dimanche 15 décembre 2013

Lettre de France au peuple Italien...

Au peuple d'Italie...

J'ai pour habitude de suivre les actualités des autres États-Membres de l'Union Européenne, avec un intérêt tout particulier pour l'Italie pour de nombreuses raisons.

La première étant que l'Italie et la France outre des racines linguistiques communes, ont a peu de choses près, bien des points communs tant culturels qu'économiques.

Deux pays qui ont connu durant une période historique relativement récente un exécutif fort et planificateur, ayant contribué à largement développer une industrie performante et diversifiée, avant de voir des oligarchies politico-médiatiques dilapider nos Souverainetés et notre patrimoine industriel au profit de banquiers véreux, cela dans le cadre de dérégulations monétaires, réglementaires et douanières imposées par les tenants d'un Nationalisme Européen mortifère pour les États-Nations enfermés dans cette prison technocratique.

Ainsi, j'ai toujours plaisir à suivre l'actualité de votre pays, entre autre en suivant les publications de Nicoletta Marina Forcheri, journaliste engagée et maîtrisant parfaitement nombre de connaissances économiques et historiques tant du strict point de vue Italien qu'à une échelle plus vaste.

Dans son dernier billet, Nicoletta relate ainsi les manifestations qui secouent l'Italie en y expliquant les raisons tant constitutionnelles que sociales qui achèvent de mettre en colère votre peuple. Fait qu'elle n'a pas expliqué, mais qui n'est pas passé inaperçu auprès de la dissidence politique de notre pays : pour la première fois, des policiers ont rejoint un cortège, ce qui démontre à quel point l'autorité des fripouilles qui tiennent les rênes de votre pays s'effrite à très grande vitesse.

Et cela ne m'a presque pas étonné tant d'une part je suis conscient de la très violente oppression fiscale imposée par le gouvernement Letta (dans la droite ligne de ce qu'avait entamé Mario Monti), mais aussi par ce que l'Histoire ne peut aller que dans un seul sens, tant en Italie qu'ailleurs vis à vis des traitres qui nous asservissent tous.

Tout comme en Italie, notre Président n'a aucune légitimité démocratique. Le Système des parrainages est un moyen pour les grands partis politiques d'empêcher la réelle diversité des candidatures à la Présidentielle, ce qui ne fait que parfaire une censure plus globale entretenue tant par nos grands médias publics que privés. Ainsi Hollande qui n'a ni charisme, ni compétences techniques à faire valoir, n'est que le caniche des Etats-Unis et de différents lobbies qu'ils soient financiers ou "religieux", mais n'est pas notre Président.

De la même façon, la TVA et les impôts augmentent constamment en France. L'oppression fiscale pour renflouer des banques avec l'argent des contribuables continue, mais pour canaliser la colère des Français, on veille à créer des faux problèmes sur lesquels on détourne notre attention, comme récemment le mariage gay ou encore l'affaire "Léonarda".

Nos syndicats sont tous vendus, et à part de très rares et corpusculaires partis politiques, la "gauche" de notre pays est totalement vendue à l'idéologie européïste et enfume son électorat contraignant toute mobilisation aisée d'un pan de population pourtant habitué à s'organiser et manifester.

Aujourd'hui en France, on manifeste contre le racisme, pour maintenir certaines valeurs familiales ou au contraire les détruire, mais toujours personne pour se mobiliser contre l'U.E et l'euro. L'extrême droite étant focalisée sur ses valeurs, l'extrême gauche pour sa part totalement engoncée dans son internationalisme allant de pair avec la Démolition Européenne.

La dissidence éclairée de notre pays représente environ 30.000 personnes sur les réseaux sociaux et sans doute plus de 100.000 Français de façon plus globale. C'est malheureusement une dissidence qui passe son temps à s'indigner des trahisons diverses et variées, refaire le monde en se faisant force de propositions, mais qui se refuse totalement à se mobiliser. Trop intellectuelle (et pauvre), elle n'a qu'une expérience très limitée du militantisme, et croit encore que les élections restent le moyen de résistance le plus rationnel quand un nombre infinitésimal d'entre nous nous battons quotidiennement pour l'encourager à se soulever.

En clair, malgré toute la tristesse que cela suscite en moi, ne comptez pas sur notre peuple pour libérer l'Europe et notamment votre pays de cet enfer européïste et financier. Nous ne sommes pas encore mûrs et je ne tiens pas à vous donner de faux espoirs à ce sujet.

La France est une grande puissance économique en déclin totalement atlantisée et européïsée qui continue de jouir de ses "acquis" coloniaux notamment avec la zone Franc, mais aussi par le caractère ultra prédateur de nos capitalistes bien de chez nous, que cela soit au niveau industriel ou financier. Nous savons ainsi que la volonté de nos dirigeants quant à sauver l'euro, notamment via l'infâme Mécanisme Européen de Stabilité visant à renflouer avec l'argent des contribuables Européens les banques des pays du sud, n'est qu'un moyen détourné de sauver nos propres banques détenant de nombreux actifs dans les pays les plus en difficulté.

Ce qui peut être reproché à la France par les autres Européens est la plupart du temps justifié et n'est pas du tout ignoré par notre dissidence. Cela ne signifie pas que ceux qui prendront la relève demain perpétueront cet état de fait, mais que ce n'est malheureusement pas sur nos propres canaux de résistance qu'il faut compter pour le moment. 

Mais rappelons nous toujours que si en Allemagne et en France, toute la propagande vise à faire passer les peuples de l'arc Méditerranéen  comme "paresseux", "tricheurs" et "capricieux", la propagande inverse doit sans doute exister tant en Italie qu'ailleurs, pour faire passer le peuple Français comme inconscient des souffrances des autres peuples, et profitant avec oisiveté du déclin de vos économies. Tout sera fait comme entre chaque guerre, pour diriger les colères entre les peuples, alors qu'en vérité, la souffrance est partagée par tous, et nos ennemis sont assurément les mêmes.

Il y'a certes une forme de pessimisme dans ma lettre ouverte, mais j'aimerais néanmoins croire que nous aurions raison de garder tous espoir. D'abord, par ce que si la France est le second contributeur de l'Union Européenne, elle est aussi le pays le plus massivement eurocritique à travers sa diversité politique. L'euroscepticisme n'est apparu que de fraîche date dans nombre de pays du sud de la zone euro, alors que la monnaie commune était déjà critiquée avant son introduction en France, et que cette critique n'a jamais cessé de se renforcer depuis, ne serait ce qu'à travers la diversité d'offres politiques qui a explosé depuis son introduction. Ainsi, plus d'un tiers des citoyens Français veulent la peau de l'euro (et tout le système financier et "libéral" attenant) ce qui signifie que si par exemple le Portugal devait être le premier pays à en sortir sous la colère de son propre peuple, l'émulation serait très forte en France et la libération de toute l'Europe pourrait intervenir très vite.

En outre, je me suis spécialisé pour ma part sur les différentes formes de résistance à l'oppression qui peuvent être efficaces dès lors que collectivement, des milliers de gens décident de se battre avec des outils plus pertinents que des pavés. Je me permets de vous en suggérer les différentes solutions, qui j'espère retiendront votre attention :

1) La Révolte Monétaire


Système de révolte commençant par la transformation de nos billets de banque en devises nationales. Pour la France, il s'agit de marquer le mot "Francs" sur nos billets, pour l'Italie, il s'agirait de marquer le mot "Lires" sur vos billets. L'important est de communiquer à travers la monnaie un message positif, fédérateur et symbolique de nos souverainetés. Techniquement, il conviendra de jouir du partenariat des petits commerçants pour séquestrer ces billets transformés dans l'économie réelle (ils ne doivent pas revenir en banque sous peine d'être détruits). De cette façon, on peut faire disparaître progressivement l'euro sous forme fiduciaire au profit de nos devises nationales. Ce qui fera de cette révolte une insurrection pacifique et réellement visible même par les traîtres qui nous gouvernent.

2) Le courrier aux institutions 

En France, la Présidence de la République reçoit entre 1500 et 2000 lettres et courriels par jour. Si donc chaque jour, 1500 à 2000 résistants au Système prenaient le temps d'envoyer un courrier à la Présidence de la République pour faire part de nos EXIGENCES (quand on est un peuple Souverain, on ne demande pas gentiment, on commande), l'effet psychologique sur l'executif de l'Etat serait suffisamment puissant pour le contraindre à écouter le peuple. Car ce serait un doublement spectaculaire du courrier reçu pour l'Elysée. Un "Spam" de courrier physique à une institution de façon régulière fait tout simplement peur. Nos fripouilles restent des êtres humains pétris d'émotions diverses et variées. Il faut jouer sur leurs propres angoisses. Et la première d'entre elles étant que poussé par colère, le peuple administré devienne réellement dangereux faute de ne pas être écouté. Écrivez en massez à votre Premier Ministre et faites lui peur !

3) L'envahissement des grands partis politiques

Que ce soit en France ou ailleurs, les grands partis politiques se succèdent depuis de nombreuses années au pouvoir, privant les mouvements plus alternatifs de pouvoir imposer leurs idées, que ce soit dans les parlements ou les médias. A ce titre, il devient une nécessité d'envahir ces grands partis politiques en y adhérant pour ensuite voter en interne de nouveaux programmes tout en expulsant les oligarchies qui y font leur carrière.

4) La Justice

Il est désormais avéré que nos oligarques violent nos constitutions, mais aussi très régulièrement les lois relevant du pénal. Tout citoyen peut dénoncer un crime. Mais plus nous sommes nombreux à le faire, plus les magistrats auront des difficultés à ignorer ces dénonciations. Cela demande néanmoins de s'immerger un peu dans les lois.

5) La presse de rue

La révolution bolchévique comme la révolution française, sont d'abord des révolutions de la presse. Il est nécessaire de déconsidérer l'outil internet comme un moyen d'informer la population rapidement, car la majorité des gens n'ont pas de démarche active vis à vis de l'information. Il faut créer des journaux de rue, les distribuer dans les stations de transports en commun et veiller à forger leurs indépendances économiques.

D'autres moyens de résistance plus habituels existent (grèves, manifestations, etc) mais je pense très honnêtement qu'ils ne sont pertinents que lorsque la totalité d'une population est en osmose avec les motifs invoqués, ce qui est rarement le cas du fait de l'abrutissement des masses.

Faute de ne pouvoir vous rassurer sur l'éveil de la population Française, je ne puis qu'espérer que vous saurez pardonner mon propre peuple (et plus encore sa dissidence) quant à sa médiocrité, en considérant que nous avons des décennies d'abrutissement éducationnel et médiatique derrière nous, dont on ne se débarrasse pas facilement. Aujourd'hui, le paradoxe historique est que la France ne montrera pas la voie aux autres peuples Européens, comme elle le fit en 1789. J'espère et je prie que ce sera notre peuple frère Italien qui finira par nous donner une leçon de Démocratie, car pour notre part, nous sommes en train de crever de notre propre apathie.

J'espère en tout cas que quelqu'un prendra le temps de traduire en Italien cette lettre ouverte, et qu'elle vous sera utile, d'une façon ou d'une autre pour étendre votre mouvement de révolte.

Gardez la foi !

Sylvain Baron

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