lundi 11 décembre 2017

Lettre ouverte à Jean-Michel Blanquer

Monsieur le Ministre,

Je suis un activiste ayant quelques raisons d'ordre démocratiques, morales et sociales de ne reconnaître aucune légitimité à l'actuel usurpateur se prétendant «Président de la République ». Pour autant je reste critique dans le regard que je porte sur chacun de nos « représentants », qu'ils soient membres - de fait - du gouvernement ou du parlement. N'étant pas adepte du « tous pourris », je reconnais que jusqu'à ce que vous fassiez directement ou indirectement montre de votre félonie à l'égard de la France, rien ne laisse supposer pour le moment une quelconque malveillance de votre part à l'égard de nos intérêts fondamentaux dans votre action politique.

Vous-même, comme les observateurs politiques et médiatiques commentant vos propos publics, reconnaissez qu'une idéologie mortifère et égalitariste est venue s'insérer dans l'éducation nationale, et vous tentez aujourd'hui de remettre un peu d'ordre dans les priorités et la déontologie que se doivent de s'imposer les acteurs de l'enseignement public.

Je tiens à saluer vos prises de positions en attendant de constater leurs effets de long terme. Pour le moins, je ne puis que vous encourager à poursuivre votre œuvre de responsabilisation de l'institution, en vertu du fait qu'elle s'adresse en premier lieu à un public jeune, et ne disposant donc pas des connaissances et de l'esprit critique suffisant, pour embrasser les convictions idéologiques avec le discernement nécessaire, des précédents ministres ayant eu la charge de votre mandat.

Ainsi, nous constatons depuis quelques années, une « européïsation » de l'école, que ce soit au-travers des fanions étoilés apposés sur les façades d'établissement, ou encore la présentation uniquement positive (et très biaisée) de « la construction européenne » dans les programmes scolaires (exit les questions de démocratie, de souveraineté, d'auto-détermination des peuples, des dérégulations économiques et sociales, des intérêts géopolitiques américains, de la propagande et de son financement, etc) ou même sa promotion insidieuse dans les exercices donnés aux élèves dans n'importe quelle discipline, même très éloignée de l'éducation civique ou de l'histoire.


Je voudrais vous citer ici les extraits d'une circulaire (N° 70-416 du 27 Octobre 1970 ) rédigée par Raymond Marcelin, ministre de l’intérieur sous Georges Pompidou et disposant notamment que :

« les exhibitions sur la voie publique d'insignes ou d'emblèmes associés aux couleurs nationales, sont d'une manière générale, de nature à compromettre la sûreté et la tranquillité publique ; elles peuvent dont être interdites;
[…] L'éventualité de l'exhibition ou l'utilisation, sur la voie publique, de l'emblème national, associé à des emblèmes ou insignes présentant un caractère politique ou religieux soit lors de cortèges, défilés et rassemblements, soir lors de quêtes, dans des conditions de nature à entraîner de la part d'une catégorie de citoyens, des réactions créatrices de troubles de l'ordre public, doit conduire les Maires à refuser d'autoriser ou à interdire la quête ou manifestation envisagée ».

A cette époque la laïcité était encore un concept philosophique et politique parfaitement intelligible. Il était entendu que les emblèmes incarnant des idéologies politiques ou religieuses particulières, ne pouvaient être associés aux côtés du seul drapeau reconnu dans l'article 2 de notre Constitution, à savoir le drapeau bleu, blanc, rouge. Je vous invite d'ailleurs à lire une étude de Christina Sterie sur l'origine du "drapeau européen", qui vous informera notamment de la différence existante entre un drapeau national et un emblème politique particulier, sans valeur juridique réelle.

Ainsi, la ratification récente de M. Macron de l'article 52 desdéclarations annexées au TFUE portant reconnaissance au « drapeau européen » et autres symboles politiques de l'institution, ne retire rien au fond comme sur les formes constitutionnelles, au caractère purement politique (et même idéologique) du drapeau européen. Lorsqu'il est pavoisé sur un bâtiment public aux côtés du drapeau tricolore, cela revient à la même chose qu'exhiber un drapeau aux couleurs du communisme, de la chrétienté ou de l'islam sur le même support. J'appelle cela une provocation politique ostensible et ouvertement factieuse vis à vis de l'indivisibilité de la République et l'unité de la nation.

Je rappelle par ailleurs que notre assujetissement aux traités européens et plus encore à ses idéologues, quand bien même disposant de responsabilités politiques grâce au concours d'une propagande éhontée véhiculée par les grands médias publics et privés, est contestable et contestée partout sur le territoire français. A plus forte raison du fait que la propagande européïste, quoi que violant de grands principes constitutionnels, ne serait pas totalement immorale, si elle ne s'ajoutait pas à la censure méthodique des opposants (sérieux) à l'Union européenne, ou à la calomnie ou la diffamation lorsqu'il s'agit de disposer d'épouvantails populistes à agiter pour maltraiter un sujet extrêmement sérieux relatif aux atteintes à la démocratie en France. L'U.E autant que son idéologie est sabordée en définitive par ses propres promoteurs, puisque plus elle s'institue avec des méthodes totalitaires, plus l'hostilité à son égard est croissante.

Toujours est-il que si les Français se sont prononcés en 2005 contre le TCE par référendum et que le Traité de Lisbonne - je suis prêt à en dérouler la démonstration juridique auprès de vos services - est appliqué illégalement en France ; que nos concitoyens votent pour des partis populistes (ou non) critiquant, voire souhaitant le démantèlement de l'Union européenne et l'euro, cela laisse au moins à supposer que le peuple est extrêmement divisé sur la question. D'ailleurs, même les eurolâtres critiquent l'actuelle institution. Personne n'est d'accord sur le projet, et je fais partie de ceux qui considèrent qu'il est totalitaire, mondialiste, anti-social et nous entraîne sur les chemins de la guerre. En rien je ne souhaite que la dissuasion nucléaire de la France soit partagée avec d'autres Etats dans le cadre d'une fédération ou d'une confédération européenne à créer. Les Allemands sont les Allemands, les Français sont les Français. Nos intérêts fondamentaux, nos repères culturels et linguistiques diffèrent, tout comme nos traditions politiques. Les peuples ne sont pas fongibles entre eux, et plus encore au mépris des référendums.

A ce titre, je vois au-travers de l'érection du drapeau européen sur les façades de nos établissements scolaires, une atteinte profonde au droit des enfants à ne pas subir les idéologies politiques particulières des (ir)responsables politiques du moment. L'emblème européen n'étant pas reconnu par la constitution, et véhiculant le symbole d'une idéologie politique particulière violant expressément les principes de souveraineté et d'indépendance nationale, il ne peut être exhibé ostensiblement sur l'espace public, au risque de «  compromettre la sûreté et la tranquillité publique ».

Pour le moins, l'école doit rester un sanctuaire abritant les enfants des idéologies religieuses ou politiques des adultes. C'est l'exercice de la raison critique, l'éducation à l'Histoire, l'économie (et non à la seule doctrine libérale), le droit public et constitutionnel, la philosophie politique et au vocabulaire, qui permet de donner des clés de compréhension à un jeune adulte, pour qu'il se forge librement une pensée politique circonstanciée. Mais un enfant ne peut pas à 10 ou 16 ans, savoir si un drapeau européen ainsi que des cours plus qu'angéliques donnés sur les fondements de l'institution, répondent d'une légitimité politique et constitutionnelle en France.

Monsieur le Ministre,

Bien que je sois conscient que M. Macron et son premier ministre soient des eurolâtres convaincus et en ce sens des traîtres à la patrie (pardonnez-moi ici d'appeler un chat un chat), il n'en reste pas moins que vous avez la possibilité de faire valoir votre discernement ainsi que votre sens de la morale et de l'éthique concernant le fonctionnement de l'institution dont vous avez la charge aujourd'hui. Vous jouissez en outre d'un « capital sympathie » et d'un rôle « stratégique » dans les calculs politiciens de M. Macron, pour que des décisions rétablissant l'ordre républicain à l'école, jusque dans le retrait des emblèmes européens sur les façades des établissements et une réécriture des programmes relatifs à la description de « la construction européenne » afin d'en faire connaître un regard plus neutre ou du moins équilibré, ne soient pas de nature à compromettre votre place au Gouvernement.

L'un dans l'autre, je considère que les intérêts personnels de nos « représentants » passent après les nécessités d'Etat et de l'intérêt public. J'accuse vos prédécesseurs d'avoir mené des réformes qui visent à défaire l'unité de notre peuple, et la conscience de sa souveraineté sur sa représentation, son territoire politique et ses lois. Je vous appelle à rétablir l'école dans ses prérogatives et responsabilités éducatives originelles. La citoyenneté n'est pas un concept creux et malléable, et si l'école est censée former de futurs citoyens, il me semble nécessaire que ces derniers comprennent quels sont les périls qui menacent leur souveraineté politique, et aient donc conscience pour cela, de ce que signifie en profondeur le principe de souveraineté nationale.

Quand rien n'est fait pour leur enseigner un minimum de philosophie du Droit, que l'on s'attache à européïser ou communautariser voire atomiser les enfants pour dissoudre tout sentiment de fraternité, d'unité et d'intérêt commun à la nation, alors l'école devient complice de tous les totalitarismes.

Dans l'espoir que vous tiendrez compte de ma requête, et que mes comparses et moi-mêmes, n'auront plus besoin de décrocher directement les « torchons » des façades d'écoles, collèges et lycées à l'avenir,

Bien cordialement,

Sylvain Baron





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