mercredi 28 février 2018

Le jour où la Révolution a échoué à cause d'une mauvaise communication

Suite à mon appel à la mobilisation devant la Maison de la Radio pour le 4 Mai prochain dans un enregistrement vidéo à ces fins, un certain nombre de commentaires ont relevé mes lacunes dans la communication, du fait de séquences pouvant refréner certains participants potentiels, ou parce que je ne m'exprime pas dans certains médias alternatifs pour amplifier la visibilité de l'événement. Je compte donc ici communiquer sur la question même de la communication et de mon rapport à cet exercice. 

Nous disposons tous de certains talents ou appétences pour certaines disciplines dans la vie. Et nous pouvons être médiocres et/ou désintéressés par d'autres. Pour ma part, si j'aime écrire du fait que cela me permet d'ordonner mes propres méditations au-travers du verbe, je répugne très clairement à communiquer sous forme de monologues sur des supports vidéo ou audio. Ce n'est que parce que je me dois de le faire que je m'y oblige, tout en sachant bien que d'autres feraient bien mieux que moi en la matière. Mais ces autres qui disposent de ces talents certains, communiquent au profit de leurs idées, beaucoup plus rarement pour celles qui ne sont pas les leurs, et encore moins celles auxquelles ils ne croient tout simplement pas. 

Par pudeur, je n'aime guère solliciter celles et ceux qui seraient les plus à même de m'aider à faire entendre mon appel à la révolution. Cela m'arrive toutefois car il faut bien essayer, mais si cela reste sans suite, je n'insiste pas. Je suis donc obligé de composer avec mes moyens et les formes qui sont les miennes pour malgré tout faire entendre à qui le veut bien mon message.

Prenons un exemple tout à fait parlant. Dans la vidéo que j'ai publiée, j'évoque pour introduire le sujet, le problème général de la corruption des médias, avant de faire part des informations propres au rassemblement auquel j'appelle, les revendications, puis je conclue par deux séquences où j'évoque des personnalités censurées par les médias via quelques photos illustrant mon propos, et enfin un extrait vidéo où l'une de ces personnalités (François Asselineau) s'indigne de la censure qu'il subit.


En découle alors deux types de commentaires : le premier m'avertit que ce choix de séquence finale va me couper du soutien des militants de la France Insoumise qui y verront une forme de partisanerie dissimulée, le second me rappelle que nombre de militants de l'UPR seront insensibles à cet appel car ils ne supportent pas mon regard critique sur le fonctionnement de leur parti. Dans les deux cas donc, des gens qui sont censés se battre pour des idées et être globalement sensibles aux revendications exprimées, refuseront de se mobiliser les uns parce qu'ils verront apparaître une personnalité politique d'une autre chapelle que la leur pour illustrer le problème de la censure, les autres parce que je ne fais pas oeuvre de communion sur les choix militants opérés par leur chef. Dans tout cela, ce qui reste superbement ignoré, ce sont les idées. C'est la raison même pour laquelle je considère que la partisanerie est une forme de religiosité abolissant la logique initiale de l'engagement militant, soit se battre pour une cause, non pour une chapelle. Dans ce cadre, dois-je ciseler ma communication en fonction de ce qui peut contenter tout le monde ? Eh bien je m'y refuse. Je communique sur des idées, des projets de mobilisation civique essentiels à notre libération nationale, et si des témoins de Jéhovah de toutes obédiences partisanes sont chagrinés des choix que je fais pour illustrer un problème dénoncé, ça n'est pas mon problème. C'est le leur.

C'est d'ailleurs pour cette raison que je ne compte pas vraiment sur le soutien des partisans de la France Insoumise, de l'UPR ou d'autres formations politiques vent debout contre l'oligarchie au pouvoir, car je ne connais que trop bien la psychologie d'une bonne part de ces militants. Si ça n'est pas leur chef qui les appelle à se mobiliser, aucune initiative extérieure à leur parti ne trouvera de grâce à leurs yeux.

Vient donc ensuite la question de la promotion dans les médias alternatifs. Il ne faut pas croire que je n'ai pas démarché depuis des mois quelques youtubeurs, intellectuels ou journalistes alternatifs pour venir expliquer le projet global et les revendications, ou mieux encore, les laisser s'en charger. La plupart des youtubeurs ou médias alternatifs qui m'ont été cités, connaissent parfaitement mon appel à faire le Siège de la Maison de la Radio. Dès lors, et cela parce que je ne veux pas harceler qui que ce soit, je préfère encore que ces derniers m'invitent à me faire entendre via leur propre canal pour disposer d'un supplément d'auditoire, plutôt que quémander jusqu'à l'indignité leur aide. D'autant que si j'exècre les monologues, je suis nettement plus à l'aise lorsqu'il s'agit d'expliquer mes points de vue au-travers d'un échange où je peux rebondir sur une question ou un commentaire. Quiconque fera quelques recherches sur des émissions de radio ou autres auxquelles j'ai participé, s'en rendra compte.

Donc comment pour celles et ceux qui sont totalement en phase avec mon appel, réussir une communication efficace s'il semble évident que mes seules ressources seront insuffisantes ?

C'est bien simple, je ne peux compter que sur vous. Vous avez été des centaines à partager mon appel à assiéger la Maison de la Radio, mais pratiquement aucun d'entre vous n'a songé à communiquer le lien vers l'événement facebook (pourtant essentiel pour nous comptabiliser), ni même d'ailleurs à s'y inscrire. 

INSCRIPTION VERS L’ÉVÉNEMENT

Vous disposez tous d'un smartphone ou d'un quelconque micro sur votre ordinateur pour enregistrer votre propre soutien, mais personne ne songe à se livrer à l'exercice. Pourtant, la communication vidéo est toujours plus virale que la communication écrite. Et si nous étions ne serait-ce qu'une petite centaine à prendre 5 minutes de notre temps à diffuser le message par le support vidéo en évoquant nos raisons personnelles de soutenir une telle démarche, cela générerait un bruit de fond sur la toile qui serait tout à fait favorable à la promotion de l'événement. Je ne suis pas un bon communicant, je ne le serai jamais et je détesterai toujours l'exercice. Et c'est sans doute votre cas. En revanche, plusieurs centaines de très mauvais communicants qui communiquent malgré tout sur un même appel à la mobilisation, cela peut palier à cette difficulté à nous faire entendre.

Le rôle que je m'assigne est en vérité minime. A savoir déclarer en préfecture les lieux et dates de manifestation, et constituer quelques jours avant l'événement proprement dit, des équipes qui seront là pour assurer la sécurité, la promotion des revendications face aux journalistes, l'animation de la scène pour que chacun puisse s'exprimer à la tribune, etc. Mais je ne peux pas assurer tous les rôles à la fois, j'ai mes propres limites humaines dans un tel exercice collectif. Dans notre pays, nous avons un peu trop tendance à croire qu'un "sauveur" pourrait tout changer à lui-seul. Emmanuel Todd évoquait dans un ouvrage une France peuplée de catholiques zombies. Je suis assez d'accord avec lui, nous avons un rapport très christique avec l'autorité et la politique en général. Eh bien je ne suis rien de tout cela. Vous pouvez comptez sur moi pour un certain nombre de tâches, mais sachez que je compte sur vous en retour pour tout ce qu'il m'est impossible de faire seul, c'est à dire pratiquement tout.

En conclusion, la communication est affaire de tous. Elle ne peut reposer uniquement sur moi, et ce serait d'ailleurs courir à l'échec que d'espérer que je sois le plus à même de réussir seul cet exercice. Je renouvelle malgré tout mon appel à ceux qui ont un certain talent ou qui se sont forgé un large auditoire par leur travail ou leurs réflexions intellectuelles, à soutenir ce projet de mobilisation. Notre Liberté tient de nous tous, je ne suis qu'un maillon parmi des millions d'autres.

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